Chemin de sainteté

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L'abnégation de Jésus jusqu'à l'Eucharistie

Dans les oeuvres de la puissance de Dieu, tout nous révèle la grandeur du Créateur. Dans celles de l'Incarnation et de la Rédemption, tout nous redit son amour. Mais cet amour se manifeste d'une manière qu'on oserait appeler étrange, tant il invente de moyens extraordinaires pour se faire connaître. Dans ces mystères consolants, on voit un Dieu tourner pour ainsi dire contre lui-même la force de son bras tout-puissant et chercher à s'anéantir, ou plutôt à se cacher sous les apparences les plus humbles et les plus faibles. Parmi les hommes, on en voit qui se font petits avec les petits, pauvres avec les pauvres. Comment ne pas admirer la simplicité et l'amour paternel d'un prince qui semblait redevenir enfant en jouant avec ses enfants ! Le spectacle d'un Dieu se rapetissant à la taille de sa créature est bien plus digne de fixer notre attention. Or les renoncements auxquels il s'est soumis en se faisant homme et en choisissant la souffrance pour son partage, ne lui ont point suffi. Il a voulu pousser l'abnégation jusqu'à l'anéantissement de l'Eucharistie. Il a perpétué dans une immolation plus complète, en un sens, que celle du Calvaire, le sacrifice offert une fois sur la croix pour notre salut. Il faut vraiment que Jésus ait soif de renoncement, pour dissimuler sa nature humaine, sa nature divine et sa Personne sacrée, sous les apparences d'un morceau de pain ! Ou plutôt, il a soif de l'amour des hommes ; et, pour gagner leur coeur, il a épuisé les ressources de son immense charité. Il nous livre son corps et son sang, en disant : Prenez et mangez ! Prenez et buvez ! On chercherait en vain, dans la création entière, un miracle aussi surprenant. O mystère de l'Eucharistie ! O mystère de la Communion ! O abîme insondable d'abnégation et d'oubli de soi-même ! O amour de mon Dieu ! O Coeur Eucharistique de Jésus !


Je dois ajouter : O incompréhensible froideur du coeur de l'homme ! Comment peut-on croire aux renoncements du Fils de Dieu, et rester attaché à soi-même, à ses intérêts particuliers, à l'amour-propre, à la volonté propre ? Il est pourtant vrai, et l'expérience me le prouve, qu'on peut, tout en ayant la foi, ne pas imiter l'abnégation de Jésus-Hostie. O mon Dieu, si j'examine sérieusement ma conduite, je devrai me remplir de confusion en voyant que, après des milliers de communions, je suis encore peu généreux dans l'abnégation et peu ami de la croix.

 


 

La sainte Communion est le moyen le plus efficace d'acquérir l'esprit de renoncement, car elle a pour fruit principal d'unir à Dieu par le lien de l'amour. En te préparant à recevoir ton Dieu, dit l'Imitation, " gémis et pleure d'être encore si charnel et si mondain ; d'avoir des passions si peu mortifiées et d'en ressentir encore les mouvements ;... d'être si porté à rechercher les choses plus faciles et les commodités de la chair, si rebelle à la sévérité et à la ferveur ; de ressentir tant de joie dans la prospérité et d'être si faible dans l'adversité... " Après avoir déploré ces défauts et promis de les corriger, " offre-toi toi-même, avec une pleine résignation et une bonne volonté complète, sur l'autel de ton coeur, en holocauste perpétuel, pour l'honneur de mon nom ; c'est-à-dire consacre-moi fidèlement et ton corps et ton âme. " (Imitation, l. IV, ch. VII.)


En communiant fréquemment, avec des dispositions ferventes, l'âme chrétienne ne peut manquer d'arriver au degré d'abnégation que Dieu lui demande. Elle se détache des objets extérieurs et d'elle-même, le feu de l'amour divin consumant peu à peu dans le coeur ce qui n'est pas uniquement pour Dieu. Le malade se résigne à la souffrance, quand il reçoit en lui son Sauveur crucifié. Celui qui souffre persécution étouffe en son coeur la révolte et la haine. Le martyr va au supplice avec une force surhumaine.


Je me prosterne à vis pieds, ô Jésus, en avouant humblement ma misère. De tout mon coeur je regrette d'être si faible et d'avoir si mal profité de mes communions. Faites que désormais je m'y prépare avec plus de soin et que je travaille à acquérir votre esprit qui est l'esprit de la croix. Je vous demande cette grâce par vos mérites infinis et avec l'intention de vous aimer plus ardemment.


Unissez votre prière à la mienne, ô douce et clémente Vierge Marie. Ainsi soit-il.

 

 

 

(Sur les pas de Jésus-Christ - Courtes méditations tirées de l'Evangile -, P. M. GARENAUX, c. ss. r., 1932, p. 666 - 668)



30/08/2011
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