Chemin de sainteté

Chemin de sainteté

Sainte Bernadette (1846 - 1879)

 

Fêtée le 18 février

 

Une deuxième fois (1) durant la première moitié du XIX ème siècle, mais ici sous le Second Empire, la Vierge Marie apparaît à une paysanne de France, Bernadette Soubirous, et va faire du lieu de ses apparitions un rendez-vous international de prières et de conversions. Une fillette pauvre, ignorante, rencontre sur les bords du Gave de Pau, une belle Dame. Elle ignore que l’Eglise a proclamé récemment le dogme de l’Immaculée Conception, mais la Dame se présente : « Je suis l’Immaculée Conception ».

A l’aube du XXème siècle, Bernadette reçoit de Marie le premier des grands messages de conversion donnés par le Ciel pour notre temps. Ceux qui font autorité en la matière l’ont expliqué : si aujourd’hui les apparitions de la Vierge Marie durent si longtemps (plusieurs années pour Medjugorje et déjà aussi pour Kibeho), c’est autant pour que ne soit pas enseveli le message venu du Ciel sous la masse pluriquotidienne des informations de tous ordres, que pour la formation propre des voyants.

D'une petite source des Pyrénées...

En 1858, lorsque commencent pour Bernadette les apparitions de la Vierge, à Lourdes, on est encore à presque un siècle de cette période contemporaine où, chaque jour, un « scoop » nouveau vient effacer celui de la veille. Il ne faudra à la Mère de Jésus que dix-huit visites à la fillette, pour que d’une petite source des Pyrénées, jaillisse en fleuve, une grâce de prières et de conversions répandue à ce jour, dans le monde entier. François Soubirous est meunier. Marié en 1843 à Louise Castérot, il aura neuf enfants dont l’aînée est Bernadette, venue au monde le 7 janvier 1844.

Les Soubirous ont-ils jamais su que leur patronyme signifie « souverain » ? Ce qui frappe en tout cas à travers les épreuves d’humilité et de pauvreté qui vont être le lot de la famille, c’est une dignité constante, une charité qui reste déployée dans la foi, même au cœur de la misère. Parce qu’il a fait crédit à trop d’indigents, bientôt le meunier doit abandonner son moulin et se louer à la journée. Toute la maisonnée s’installe alors dans une seule pièce mal aérée que les Lourdais surnomment le « cachot ». Plusieurs des enfants y contracteront une mauvaise santé qui fera mourir avant ses dix ans l’un des frères de Bernadette. Elle-même, qui a les bronches fragiles, est sujette aux crises d’asthme et ira vivre quelques temps chez une fermière amie, à Bartrès, pour retrouver des forces au grand air. En outre, on ne mange pas chaque jour au «cachot »…

« Je saurai au moins toujours aimer le Bon Dieu »

Ce n’est pourtant pas la tristesse qui y règne car la famille est très unie. Même lors des séjours de Bernadette à Bartrès, son père trouve toujours un bon motif pour venir embrasser sa petite fille chaque fois qu’il le peut. Celle-ci a pour principale occupation de garder les moutons. Comme en tout ce qu’elle fera plus tard, elle y met déjà toute son application. On raconte à ce propos, et pour illustrer une droiture qui va jusqu’à la naïveté, qu’un jour, soucieuse de taches vertes sur le dos de ses bêtes, elle s’entend répondre malicieusement que c’est le signe d’une maladie mortelle.

Elle pleurera amèrement, mais une heureuse et prochaine pluie lavera vite ces traces dues à l’herbe trop fraîche. Naïve, mais pas tiède, Bernadette sait à peu près son « Pater », son « Ave » et son « Credo », car on les récite en famille, cependant elle désire en savoir plus sur Celui qu’elle prie si souvent. La fermière de Bartrès a bien promis de l’instruire, mais devant les difficultés de mémoire de Bernadette, elle désespère de faire sortir son élève de l’ignorance : « Je saurai au moins toujours aimer le Bon Dieu » répond la fillette.

Malgré une obéissance qui lui fait accomplir avec docilité les travaux qu’on peut lui confier, elle a très tôt une volonté persévérante. Qu’importe le bon air de la campagne. Elle sait ce qu’elle veut : aller au catéchisme, pour pouvoir recevoir la communion. Aussi, ayant informé son père, elle quittera Bartrès, revient au « cachot » et courageusement, entre les crises d’asthme, rattrape, à quatorze ans, au milieu de compagnes plus jeunes, les leçons du catéchisme paroissial.

Le 11 février 1858, à Massabielle, dans un repli de la roche, une Dame très jeune, très belle...

On est au début de 1858, à deux mois de la première communion de Bernadette, qui ne sait encore ni lire ni écrire, et c’est le moment que choisit la Sainte Vierge pour venir à la grotte. Ce 11 février, il fait froid. Bernadette a la grippe, mais part quand même avec sa sœur Toinette et leur amie Jeanne chercher du petit bois dans la campagne. Arrivées à l’endroit où le Gave longe une cavité rocheuse que l’on appelle en patois « Massabielle », les fillettes s’arrêtent : il y a des brindilles alentour de la grotte, donc sur l’autre rive. Jeanne et Toinette se déchaussent et passent le torrent. Bernadette enrhumée, hésite d’abord, puis se décide.

Mais avant qu’elle ait fini d’enlever ses chaussettes, comme un souffle de vent se fait entendre de la grotte. Alors, tournant la tête, elle voit, dans un repli de la roche une dame, très jeune, (quinze ou seize ans), très belle, qui fait le signe de la croix et qui lui sourit. D’abord saisie, Bernadette se reprend, tombe à genoux et en présence de l’apparition, récite son chapelet. « Quand j’eus fini (…), elle me fit signe d’approcher. Mais je n’ai pas osé. Alors elle disparut, tout d’un coup ». Pressée par sa sœur qui d’un peu plus loin l’a vue se mettre à genoux, Bernadette finit par avouer sa surprenante aventure et demande le secret à Toinette qui ne le gardera pas et racontera tout, le soir même, en famille.

Le 25 mars 1858 : « Je suis l’Immaculée Conception », confie la Vierge Marie

Une quinzaine d’apparitions vont avoir lieu entre celle du 11 février et celle du 25 mars qui révèlera enfin l’identité de la « belle dame ». Entre temps, par peur des histoires, ses parents veulent retenir Bernadette à la maison ; le procureur la menace, pour trouble de l’ordre public ; quant au curé Peyramale, il ne s’apaisera qu’après la révélation de son nom, par la Vierge elle-même : « Je suis l’Immaculée Conception ». En entendant cette expression encore inusitée parmi les théologiens de l’époque, rapportée par la bouche de Bernadette, l’ignorante, le prêtre est converti ; en ce 25 mars, il croit.

Déjà afflue à Lourdes une foule venue de toute la France et d’au-delà des frontières, pour recevoir le message de la Mère de Dieu. Il consiste en deux requêtes essentielles que Bernadette a pour mission de transmettre au monde : la prière pour les pécheurs et la conversion dans un esprit de pénitence. Marie revient inlassablement sur cette double demande : prière et pénitence. Lorsque l’on sait que la plus grande des victoires de Satan est de faire perdre à l’homme le sens du bien et du mal, c’est-à-dire celui de sa responsabilité propre, l’on mesure la portée de cette insistance de Marie à rappeler la gravité du péché, aux marches d’un XXème siècle qui n’en reconnaîtra parfois même plus la racine.

 

La dernière apparition aura lieu le 16 juillet 1858 et sera, comme la première, toute silencieuse. Autour de Massabielle on évoque déjà plusieurs miracles. Chez les Soubirous, la vie devient impossible : les visites sont innombrables, beaucoup de bonnes volontés essaient de faire la charité en « glissant la pièce » à l’un ou l’autre de la famille qui s’en défend comme elle peut et n’accepte rien. Pour avoir gardé un sou de quelqu’un qui lui a demandé un peu d’eau de la grotte, le petit frère reçoit même une gifle de sa sœur, avec ordre de rendre l’argent.

Un caractère bien trempé ;  une obéissance à toute épreuve !

Les visions, la popularité de Bernadette, n’ont terni ni sa franchise ni sa spontanéité et n’ont en rien fait d’elle une mijaurée. Elle souffrira toujours d’une fierté et d’une vivacité qui caractérise son premier mouvement. Ainsi un jour, alors qu’après deux heures d’interrogatoires qu’elle a subies debout, accompagnée de sa mère, on leur propose enfin avec condescendance pour leur pauvre mise, de s’asseoir sur les jolies chaises du salon, elle ne peut retenir une exclamation : « Non, on la salirait » qu’elle a dû regretter alors même qu’elle la laissait s’échapper… Religieuse, elle s’exercera encore de façon particulière « sur l’égalité d’humeur dans les peines et les contrariétés extérieures et même intérieures ».

Si notre premier mouvement ne nous appartient pas, « le second nous appartient », dira-t-elle. Pour la soustraire aux curiosités, on la place à l’hospice de Lourdes, chez les sœurs, dès 1860. Là pour la première fois, et à seize ans, Bernadette est à l’école, dans une vraie classe où elle apprend enfin à lire et à écrire. Certes, son recueillement, quand elle prie, impressionne beaucoup ses compagnes, mais elle est, de fond, très enjouée, voire même espiègle… Douée d’une robuste gaieté ainsi que d’une autorité naturelle, elle attire l’amitié de ses compagnes. Elle n’en est pas moins d’une obéissance que l’on admire d’autant plus. Jamais elle ne désobéit. Et lorsque, après la défense de Monsieur le Curé d’aller à la grotte, on lui demande : « Si la Vierge t’ordonnait d’y aller, que ferais-tu ? », « Je reviendrais demander la permission à Monsieur le Curé », répond-elle. Les apparitions ont marqué le tournant de la vie de Bernadette.

A l’ignorante qui à quatorze ans n’avait jamais entendu parler du mystère de la Trinité d’un Dieu auquel elle adhère spontanément, et qui ne parle que le patois bigourdan, la Mère de Jésus vient en personne révéler le mystère d’amour de l’Epouse parfaite. Même si le caractère bien trempé de la fillette reste le même, elle s’intériorise de plus en plus et peu à peu se fait jour en elle le désir de se consacrer tout entière au Seigneur. Mais où ? Comment ? Sans dot, sans instruction, quel couvent voudra d’elle ? Et pour quels services ?

« Est-ce que je ne sais pas que si la Sainte Vierge m’a choisie, c’est parce que j’étais la plus ignorante  !»

Pendant huit ans, dont six à l’hospice-école de Lourdes, tout en rattrapant son retard scolaire, Bernadette va découvrir un à un le secrets de la vie théologale. Bernadette a vingt-deux ans lorsque le 7 juillet 1864, après avoir hésité entre plusieurs congrégations, elle arrive comme novice chez les sœurs de la Charité du couvent Saint-Gildard, à Nevers. Quitter Lourdes a été très dur. Mais Bernadette sait bien que l’on n’a rien donné tant que l’on n’a pas tout donné. Sa position est délicate : pour le monde, elle est une célébrité. On achète sa photo. Les journaux la citent à la une. Chez les sœurs, on pallie aux adulations extérieures en la traitant sans autres égards que pour la plus ignorée des pensionnaires de la maison.

Cette situation double ne fait que creuser l’humilité de Bernadette qui comme cette autre bergère, celle de Domrémy, n’a jamais été dupe de la gloire mondaine. Lorsque des visiteurs la font demander au parloir, elle se plaint carrément auprès des sœurs : « Vous me montrez comme un bœuf gras ». Elle décourage toutes les marques de respect qu’elle juge déplacées : « Est-ce que je ne sais pas que si la Sainte Vierge m’a choisie, c’est parce que j’étais la plus ignorante ». C’est encore à Jeanne d’Arc que l’on pense lorsque, accusée de mensonge, on la menace de prison : « Je suis prête, répond-elle, mettez-m’y, et qu’elle soit solide et bien fermée, autrement je m’en échapperai » ; ou bien lorsqu’à un prêtre qui ne croit pas à son message, elle réplique avec sérénité : « La Sainte Vierge ne m’a pas dit de le faire croire ».

Soeur Marie Bernard à Nevers

Tous ces interrogatoires sont de cette veine : des répliques nettes qui ont la force de la vérité et la hardiesse martiale de sa liberté intérieure. Le mal du pays ? « C’est le vilain grappin ». C’est avant tout pour se cacher qu’elle a fait ce choix. Si intimement, les sœurs de Nevers attachent beaucoup de prix à la présence et à la prière de cette postulante dont on rapporte déjà les nombreux fruits de conversion, ses supérieures ne seront jamais tendres avec elle. C’est ainsi que lors de la distribution des responsabilités qui suit la cérémonie des professions, Bernadette, ayant reçu son nouveau nom « sœur Marie-Bernard », est décrétée sans charge officielle car « bonne à rien ». En fait elle aidera au soin des malades et deviendra vite si excellente à cette tâche, qu’officieusement et malgré des périodes de repos forcé dues à sa santé délicate, c’est elle qui va diriger l’infirmerie du couvent jusqu’en novembre 1873.

A cette date, une sœur est nommée infirmière en titre et Bernadette redevient simple seconde, après sept ans d’office. Rude épreuve d’humilité pour elle qui aurait souvent de si bonnes raisons de maintenir ses points de vue. Mais… le cœur à cœur avec Jésus est à ce prix : n’avoir qu’une même aspiration, la volonté du Père. « Seigneur, que votre volonté soit faite ». Deux ans plus tard, elle tombe à nouveau malade, au point qu’on doit la décharger de toute occupation. L’asthme et la tuberculose la clouent à l’infirmerie pour le reste de ses jours. Après neuf années d’une vie religieuse active durant laquelle les croix n’ont certes pas manqué –humiliations quotidiennes en communauté, mort de sa mère, puis de son père, et pour elle-même deux fois le secours de l’extrême-onction-, c’est maintenant son dernier emploi que va vivre, quatre ans durant, sœur Marie-Bernard, celui de malade.

Sa seule activité ? La prière et l’offrande. De temps en temps, elle essaie de se lever. Un jour on la trouve même un balai à la main et lorsqu’on essaie de le lui prendre : « Vous ne l’aurez pas. Vaincre ou mourir », fait-elle en riant. «Vaincre »… le seul ennemi que se reconnaisse Bernadette : sa volonté propre. C’est à cette époque que dans une lettre qu’on lui demande d’écrire au pape pour recevoir la bénédiction de ce dernier, elle évoque ainsi son dévouement au père commun : « Il y a longtemps que je suis zouave, quoique indigne, de Votre Sainteté. Mes armes sont la prière et le sacrifice ».

« O ma Mère, prenez mon cœur et enfoncez-le dans le cœur de mon Jésus »

Peut-on alors trouver conseils plus précieux que les siens lorsqu’elle met en garde contre l’activisme, cette tentation de tout bon chrétien bien portant, une tentation en forme de quatre obstacles contre notre vocation : « 1° Multiplicité des occupations ; 2° Zèle mal ordonné, à l’exemple des vierges folles ; 3° Recherche de soi-même; 4° Découragement » ? Aussi, « ne soyez point simplement le canal de la grâce, mais un réservoir, et un réservoir surabondant ; l’un à peine a-t-il reçu qu’il se répand, l’autre attend d’être plein et communique à ceux qui viennent y puiser de son superflu ». Ce sont ses propres notes intimes. Dans les moments d’apaisement des crises, la malade s’occupe de petits travaux de couture ou de décoration. La nuit, lorsqu’une énorme tumeur du genou qui a complètement déformé sa jambe, l’empêche de dormir, elle s’unit à toutes les messes perpétuellement célébrées autour du globe. Plus elle offre, plus son amour grandit. Elle implore Jésus : « J’aime mieux être crucifiée avec vous que de goûter sans vous toutes les délices du siècle ».

 

N’ayant pas la moindre propension à l’introspection, Bernadette ne s’analyse jamais et se confie à peine. Pourtant, dans son petit carnet intime on retrouve des notes, telle celle-ci à la Vierge Marie : « O ma Mère, prenez mon cœur et enfoncez-le dans le cœur de mon Jésus, » ou cette affirmation ardente : « Jésus, mon Dieu, je vous aime par-dessus toutes choses », qui en disent beaucoup sur ce véritable tempérament mystique qui s’ignore. L’année 1879, la dernière de sa vie terrestre, sera très dure. A la souffrance physique s’ajoute celle de la nuit de la foi. Comme quelques années plus tard la carmélite de Lisieux, Bernadette va connaître les affres du doute intérieur. De cette épreuve d’amour pur, elle triomphera avec toute la force de sa volonté tendue dans une foi aveugle, s’enfermant dans le sein de Marie, se reposant coûte que coûte sur le cœur de Jésus, demandant sa grâce pour rester fidèle.

"je veux des soeurs qui dorment !"

A l’extérieur, elle n’en laissera rien paraître. Au contraire, elle conserve son humour, dans les pires moments. Malgré ses efforts constants pour rester cachée, elle ne peut éviter complètement toutes les visites et en souffre beaucoup. Ainsi, après le départ d’une dame venue la voir tandis que la douleur de sa jambe atrophiée la met à la torture intérieurement, elle fait face et reçoit attentivement demandes de prières et recommandations. Mais la dame partie, elle ne peut retenir cette exclamation : « J’aime mieux lui voir les talons que le bout du nez »… La liberté de Bernadette est lumineuse : elle révèle une confiance si absolue dans l’amour paternel de Dieu, une simplicité si humble, que le repliement scrupuleux lui est étranger.

On est enivré aussi par la perfection de sa charité. Car si elle a, selon ses propres mots, une « nature bouillante », jamais elle ne la fait peser sur autrui. « On n’aurait pas de mérite si on ne se dominait pas ! ». Au milieu de ses propres souffrances elle reste dépliée, attentive à chacun. Si elle se plaint, c’est de sa veilleuse de nuit qui ne dort pas : « Je veux des sœurs qui dorment ». Le matin du 16 avril 1879, à la fin de la Semaine Sainte, on la lève une dernière fois, pour l’installer dans un fauteuil car elle ne peut respirer qu’assise. Elle saisit un crucifix qu’elle pose sur son cœur. Lorsqu’une sœur lui demande si elle souffre beaucoup, elle murmure : « Tout cela est bon pour le Ciel ». Et à trois heures, l’après-midi, elle expire après avoir répété « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour moi pauvre pécheresse », deux fois.

Une spiritualité selon la petite voie thérésienne,  avant la lettre

Les débuts de la vocation de Bernadette sont bien ceux d’une « voie extraordinaire », mais toute sa vie, depuis la fin des apparitions et son entrée en religion, est celle d’une « voie ordinaire ». Elle écrit encore dans son carnet : « L’important n’est pas de faire beaucoup, mais de bien faire ». Tous ses actes en seront le témoignage. Trente ans avant Thérèse de l’Enfant Jésus, cette pratique de l’amour dans les occupations les plus quotidiennes, si elle est depuis toujours recommandée à la vie chrétienne, n’est pas le canon le plus reconnu de la sainteté et le comportement de Bernadette a souvent dérouté ceux qui la rencontraient, parfois même jusqu’à ses supérieures.

Pour l’une d’elles qui, agacée par sa simplicité un peu fruste, son absence de mysticisme, son espièglerie peu dévote, refuse de croire que la Mère de Dieu ait pu la choisir et lui demande une preuve, elle soulève un pan de sa robe, révélant la plaie de son genou et répond : « Ceci, peut-être ». Son interlocutrice en sera bouleversée. Bernadette, comme Thérèse, Elisabeth, Grignion de Montfort, a révélé la voie d’une sainteté qui n’est pas réservée à des personnalités extraordinaires, mais demandée à chaque chrétien. Aimer Dieu dans l’occupation la plus humble car le temps seul est perdu dont l’amour est absent, c’est là la voie spirituelle que par ces grands témoins, le Ciel demande de façon particulière à notre troisième millénaire.

 

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(1) Après Catherine Labouré en 1830

 

Information trouvées ici => http://www.mariedenazareth.com/2413.1.html

 



22/02/2010
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