Chemin de sainteté

Chemin de sainteté

Et si nous commencions par nous mettre d'accord sur un point ?

Toutes les discussions sur la liturgie, sur les rites, sur le latin, l'orientation, le grégorien... resteront stériles tant qu'il n'y aura pas une réponse commune et indiscutable à la question suivante: à qui s'adresse la liturgie?

A qui s'adresse-t-elle? A Dieu? A l'assemblée des fidèles? Au célébrant?

A l'heure actuelle, les discussions tournent en rond car tout le monde n'est pas d'accord sur la réponse à donner à cette question préalable.


Pourtant, la réponse à cette question se trouve dans la liturgie elle-même; c'est même une réponse qui est reprise par tous les fidèles - y compris le célébrant - à chaque célébration eucharistique.

Où la trouve-t-on? Très exactement au début de la partie essentielle de la liturgie, la partie qui fonde chaque célébration liturgique, quelle que soit la forme, "ordinaire" ou "extraordinaire".


Le célébrant dit aux fidèles: "Orate, fratres, ut meum ac vestrum sacrificium acceptabile fiat apud Deum Patrem omnipotentem." (Priez, frères, pour que mon sacrifice, qui est aussi le vôtre, puisse être agréé par Dieu le Père tout-puissant.)

Voilà, tout est dit: la messe est un sacrifice adressée à Dieu par tous les prêtre exerçant le sacerdoce ministériel au nom de toute l'Eglise. Retenons trois points: "sacrifice" et non réunion entre potes, "sacerdoce ministériel" et non sacerdoce commun, "toute l'Eglise" et non l'assemblée locale.

Les fidèles présents répondent (nous donnons ici le vrai texte liturgique car la traduction française qui a cours dans les messes actuelles est une catastrophe): "Suscipiat Dominus sacrificium de manibus tuis, ad laudem et gloriam nominis sui, ad utilitatem quoque nostram, totiusque Ecclesiae suae sanctae." (Que le Seigneur reçoive de vos mains le sacrifice, à la louange et à la gloire de son Nom, ainsi que pour notre bien et celui de toute sa sainte Eglise.)

Une nouvelle fois, la notion de sacrifice est ici très clairement affirmée. Et ce sacrifice - cela va de soi - s'adresse à Dieu duquel nous attendons les grâces.


Quand on voit certains prêtres à l'autel, on a peine à croire qu'ils font attention à ce qu'ils affirment... en français, pourtant! On a peine à imaginer, en voyant leur tenue - parfois leur désinvolture ou même leur dégaine - qu'ils ont conscience d'adresser un sacrifice à Dieu!

Il devrait donc être clair et indiscutable pour tout fidèle, que la liturgie est totalement théocentrique, c'est-à-dire entièrement adressée à Dieu, centrée sur Dieu.

Dès lors, il devrait être évident pour tout célébrant que tout ce qui n'exprime pas ce théocentrisme de la liturgie doit être immédiatement expulsé du sanctuaire; tout ce qui ne focalise l'attention que sur l'assemblée doit être rejeté; tout ce qui ne conduit pas à la contemplation de la majesté divine doit être banni.

En même temps, tout ce qui exprime et favorise l'adoration, le respect, la dignité, l'intériorité, le silence... doit être valorisé.


Si tous les fidèles - les prêtres et les évêques en premier - pouvaient déjà se mettre d'accord sur la destination essentielle de la liturgie, la "réforme de la réforme" souhaitée par Benoît XVI pour le bien de toute l'Eglise pourrait sûrement avancer plus vite et porter des fruits.

Source.


13/09/2010
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